La chambre des merveilles de Julien Sandrel

La chambre des merveilles de Julien Sandrel

Parution le 7 mars 2018

Editions Calmann-Levy

272 pages

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 Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère,  Thelma, qu’il est  amoureux pour la première fois, il voit bien  qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part,  fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion  le percute de plein fouet.

  Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas  d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis.  En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet  sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de  toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait  vivre au cours de sa vie.

  Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles,  elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures,  il verra combien la vie est belle. Peut–être que ça l’aidera à  revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers  elle il aura vécu la vie dont il rêvait.

  Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on  a presque quarante ans…

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Ce que j'en pense

Un livre surprise dans ma boite aux lettres a été la source d'un beau coup de foudre littéraire. Je remercie mille fois les éditions Calmann-Levy pour cet envoi qui m'a redonné le goût de lire.

Julien Sandrel a d'abord conquis l'étranger avec sa merveille littéraire avant d'enchanter son lectorat français.

La couverture colorée et pleine de vie du roman La chambre des merveilles n'aurait pas pu mieux illustrer l'explosion d'émotions que ce livre procure. Du rire, des larmes, de l'amour, de la solidarité... Rien n'a été épargné et c'est ce qui donne autant de force à cette histoire bouleversante.

Thelma élève seule son fils Louis de 12 ans. Comme une multitude de maman, elle doit jongler entre sa vie professionnelle, sa vie de mère et la vie quotidienne. Celle de femme est reléguée à l'arrière plan mais, en soit ce n'est pas très grave, elle a déjà bien assez à faire et son boulot est ce qui la comble de plaisir. Rien n'aurait dû changer cet état de fait mais un terrible accident va faire revoir à Thelma ses priorités de vie.

Quel parent n'a jamais détourné l'attention de son enfant quelques secondes en exprimant son ras le bol et en donnant la priorité à quelque chose d'autre ?
Aucun.
C'est humain, c'est normal, c'est ça être parent aussi. Pour Thelma cette absence de quelques secondes sera fatale à la femme qu'elle a été depuis toutes ses années.

Un tumulte, un fracas, et le silence. Trois petits mots pour une tragédie.

Louis est dans le coma. Va alors s'ensuivre pour Thelma une descente aux enfers qui va rimer avec attente, et solitude.
Avant de voir la lumière du jour, elle va s'entourer de noirceur et engager une lutte perdue d'avance contre le malheur qui a brisé l'harmonie familiale qui l'unissait son fils et elle.
Thelma ne va pas rester livrée à elle-même.
Sa mère de qui elle n'est pourtant pas très proche va devenir son pilier, son roc. Soutenue par celle qui l'a mise au monde, Thelma va reprendre des forces et va se jeter à corps perdue dans une course contre la montre.

Les médecins ont énoncé la sentence. Si dans quatre semaines Louis ne montre pas de signe de réveil, ils seront contraints de débrancher les appareils qui maintiennent Louis en vie.
Ces mots, aucun parent ne devrait les entendre. Nous n'y sommes jamais préparés. Pourtant Thelma les a entendu et elle se refuse à rester passive à attendre que l'autre monde vienne emporter son fils.
Quand elle va tomber sur le carnet des merveilles de Louis, Thelma a une idée folle : leur donner vie. Son fils y a inscrit toutes les choses qu'il aimerait faire.

Thelma va devoir se dépasser et accepter de faire l'impensable pour réussir à réaliser les vœux de son fils. Des séquences pleines d'émotions vont alors s'enchaîner. Le lecteur découvre alors jusqu'où une mère est capable d'aller pour son enfant.
Thelma va progressivement laisser tomber son armure de working girl accomplie et de mère célibataire coupée du monde pour devenir une femme épanouie, une mère attentionnée et une fille aimée.

La chambre des merveilles tel un vitrail en plein soleil fait miroiter sur tous ceux qui l'entoure une multitude de couleurs chatoyantes.
J'ai été saisie par la justesse des mots de Julien Sautrel, par les émotions que m'a provoquée ma lecture, par l’impossibilité que j'ai eu à me détacher de mon livre.
Je me suis reconnue dans le personnage de Thelma, dans son amour pour son fils, dans son quotidien. Les similarités sont parfois de loin en loin, mais la réalité est la même.
Mon cœur s'est serrée, les larmes ont affleurées mais la positivité a éloigné les ombres.

La chambre des merveilles n'est pas un coup de cœur. C'est un coup de foudre littéraire. Une bouffée d'air frais après un déluge de mots qui m'ont laissé transie de déceptions. Une lecture lumineuse qui ne m'a donné que plus envie de vivre la vie à fond entourée de mille couleurs.

Extrait du livre et notation

"Cette nuit-là, mon fils m’a aidée à ressusciter quelques pages de jeunesse trop vite tournées. Cette nuit-là, j’ai compris que la vie – la vraie, celle dont on se souvient – n’est rien d’autre qu’une succession de moments de grâce juvénile. Et qu’aucune ambition d’adulte ne peut rendre plus heureux qu’un carpe diem adolescent."