Journal d'un vampire en pyjama de Mathias Malzieu

Journal d'un vampire en pyjama de Mathias Malzieu

Parution le 4 octobre 2017

Editions Le Livre de Poche

324 pages

°°°

Ce livre est le vaisseau spécial que j’ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d’amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n’ai rien eu à inventer. Si ce n’est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur.
M. M.

Carnet de board : Ce texte est un récit de voyage aux airs de rêve d’enfant et une victoire sur la maladie. Skateboard ! Moteur ! Islande !

°°°

Ce que j'en pense

Là encore, sans la blogosphère, je serai passée à côté de ce magnifique témoignage de vie qu'est le livre de Mathias Malzieu, Journal d'un vampire en pyjama.
Je vous dis merci, à vous qui avez écrit les mots qui m'ont contaminé, qui m'ont transmis cette douce maladie que l'on appelle l'amour de la lecture sans fin et qui m'ont donné envie de découvrir à mon tour ce livre plein d'humour, d'amour, d'humanité.

C'est en écoutant pour la première fois l'album Vampire en pyjama du groupe Dionysos dont fait parti Mathias Malzieu que je vous écris ces mots. Ces mots qui sont difficiles à trouver pour décrire le combat contre la destinée qu'a dû mener Mathias Malzieu.

Mathias Malzieu a été frappé en plein saut alors qu'il tournait le clip de sa nouvelle chanson Jack et la mécanique du cœur. Son corps déjà lassé de se battre, a émis son dernier avertissement avant de flancher face à Dame Oclès, cette délicate et létale femme armée pour asséner le coup fatal, celui qui bannira à jamais du monde des vivants la victime de son coup de sang.

Le chanteur poétic'auteur va alors devoir cesser de faire écouter sa voix pour écouter les chants saccadés de son propre corps. La batterie de son musicien va pour un temps laisser la place à celle des instruments des médecins qui vont jouer leur musique stridente et douloureuse pendant des mois pour rendre à Mathias Malzieu sa vie de skateboardeur d'un jour ou de toujours-mangeur de crêpes -et d'amoureux de la vie et de Rosy.

La maladie qui a frappé Mathias Malzieu non pas en plein cœur mais en pleine moelle s'appelle une aplasie médullaire ou comme pourrait le dire lui même l'auteur la maladie qui l'a transformé en vampire. Car pour (sur)vivre, il faut du sang, beaucoup de sang. Si Mathias Malzieu préfère boire l'eau bénite que la fuir, manger l'ail plutôt de que l'éviter, vivre le jour plutôt que la nuit, il va réclamer ce fluide vital qui le maintient en (sur)vie.

C'est coupé du monde extérieur, que Mathias Malzieu a écrit cette tranche de vie qu'a été la sienne pendant des semaines, des mois. De sa chambre stérile, il n'a jamais perdu l'humour et la poésie qui semble faire parti de lui. Sa soif de vivre, il la partage avec ses lecteurs dans ce témoignage authentique qu'est Journal d'un vampire en pyjama.

Après la survie, il y a la vie. Mathias Malzieu va la croquer à pleins crocs en partant en tête à tête avec lui même, ou presque Rosy One, son fidèle skateboard est du voyage. Durant sa maladie, il se l'était promis. Si il arrivait à vaincre Dame Oclès et ses sbires, il partirait visiter l'Islande. Dans ce journal de bord, la poésie côtoie les paysages enchanteurs. Grâce à la plume envoûtante de Mathias Malzieu, j'ai, le temps de quelques heures, apporté un peu d'Islande chez moi.

Cette lutte pour la vie et cet auto tête à tête que sont Journal d'un vampire en pyjama et Journal de board m'ont coupé pendant quelques beaux instants de l'agitation du monde extérieur. Cette plongée dans le monde fantasqu'(tique) de Mathias Malzieu m'a donné envie de continuer cette expérience unique et originale que sont la découverte de ces/ses maux/mots.

Extrait du livre et notation

" - Je ne vous imaginais pas si petit ...
Sa voix ressemble à celle qui annonce les horaires des trains sur les quais de gare.
- Il va falloir que je vise bien pour vous couper la tête !
Elle fait glisser le plat de son épée contre ma joue.
- Mais qui êtes-vous et ...
- Je suis Dame Oclès, me coupe-t-elle.
- Dame qui ?
- Oclès ! Dame Oclès enfin ! Mon épée est assez réputée, déclare-t-elle en tapotant fièrement le métal de sa lame.
- Dame Oclès ... Connais pas.
- Comment ça "connais pas " ?
- Ah non, non, connais pas !
- Et bien vous allez apprendre à me connaître, car désormais j'irai partout où vous irez, dit-elle en levant son épée au-dessus de ma tête"