À la lumière du petit matin de Agnès Martin-Lugand
Parution le 29 mars 2018
Editions Michel Lafon
331 pages
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Peut-on être heureux quand on se ment à soi-même ?
À l'approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle devient spectatrice de sa vie et est peu à peu gagnée par un indicible vague à l'âme qu'elle refuse d'affronter. Jusqu'au jour où le destin la fait trébucher... Mais ce coup du sort n'est-il pas l'occasion de raviver la flamme intérieure qu'elle avait laissée s'éteindre ?
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À l'approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle devient spectatrice de sa vie et est peu à peu gagnée par un indicible vague à l'âme qu'elle refuse d'affronter. Jusqu'au jour où le destin la fait trébucher... Mais ce coup du sort n'est-il pas l'occasion de raviver la flamme intérieure qu'elle avait laissée s'éteindre ?
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Ce que j'en pense
Je l'attendais ce nouveau roman d'Agnès Martin-Lugand ! Je l'ai guetté et quand enfin il a été révélé aux yeux du public, je ne me suis pas intéressée à la quatrième de couverture et peu à la couverture elle même. Seul m'importait de pouvoir retrouver les mots de cette auteure que j'aime lire à chaque fois un peu plus.
À la lumière du petit matin tient toutes ses promesses. Celle d'être un roman écrit d'une plume délicate et qui une nouvelle fois au travers de ses personnages laisse une foule d'émotions tourbillonner autour de son lecteur.
Agnès Martin-Lugand a donné vie au personnage d'Hortense, une professeur de danse qui vit sereinement les quatre décennies qui l'accompagnent. Dès ses premiers mots, je me suis laissée emporter par son histoire. Derrière sa beauté simple et sa force discrète se cache une certaine fragilité qu'Hortense préfère ignorer malgré les rappels de son corps. Élevée par un couple de parents très unis, Hortense a grandi entourée d'amour dans son Luberon natal. Dès qu'elle le peut, Hortense laisse derrière elle la grisaille parisienne pour retrouver la douceur du grand mas qui a accueilli ses rires d'enfants et ses préoccupations d'adolescente.
Quand Hortense va recevoir un rappel à l'ordre de la part de son corps, elle va devoir affronter ses doutes et sa douleur. Depuis le décès de ses parents quatre années plus tôt, Hortense a préféré ensevelir sa douleur et noyer son chagrin dans le travail et l'amour. Quand sa flamme de danseuse vacille, Hortense puise ses forces dans les bras d'Eymeric. Quelques jours par semaines, le couple s'accorde des intermèdes d'amour et de passion mais la réalité les rattrapent inévitablement car Eymeric est un homme marié.
Dans un autre roman, j'aurai certainement porté un autre regard sur Hortense et Eymeric mais la magie des mots de l'auteure a opéré. Je me suis imprégnée d'eux, de leur histoire, tout particulièrement de celle d'Hortense. Agnès Martin-Lugand a pris le temps de bien ancrer son personnage principal dans son roman, de tisser sa psychologie, de révéler son passé et ses envies d'avenir. Là encore, dans une autre lecture j'aurais à n'en pas douter détourné mes pensées quelques instants mais je ne pouvais plus me détacher d'Hortense.
L'alerte donnée par son corps va plonger Hortense dans une spirale sombre. Toutes les questions qu'elle s'est efforcée d'ignorer vont chercher leurs réponses. La détresse d'Hortense va mettre au grand jour des failles qu'elle va devoir réduire puis panser.
Son havre de paix, elle va le trouver loin de Paris, dans sa maison d'enfance, auprès de ses meilleurs amis Cathy et Mathieu.
Face à elle même, Hortense n'a d'autre choix que d'affronter tout ce qu'elle a fui ces dernières années. Loin de sa vie dans la capitale, elle va se délivrer du joug du quotidien qu'elle s'est crée et qui lui impose de porter un masque factice dont elle n'a même pas conscience.
Une nouvelle fois, Agnès Martin-Lugand est porteuse d'un message au travers de ses mots. À la lumière du petit matin nous rappelle de prendre soin de nous et d'être à notre écoute. Ce rappel en apparence léger a une grande importance.
Hortense l'a appris à ses dépends. Elle pensait être une femme heureuse et épanouie mais face au coup dur que la vie lui a imposé, elle a dû apprendre à vivre pour elle avant de pouvoir vivre avec autrui.
Cet apprentissage a fait écho en moi. Je me suis retrouvée dans cet oubli de soi puis dans la découverte de son propre bonheur.
À la lumière du petit matin est roman bourré d'une humanité simple si chère à mon cœur. Les artifices n'ont pas la place dans les romans d'Agnès Martin-Lugand. Elle l'a une nouvelle fois montré en signant ce merveilleux roman qui a illuminé ma journée. Je regrette ce goût de trop peu que ma laissé la fin de ma lecture. J'aurais aimé, j'avais besoin, de pouvoir rester dans ce havre de paix avec Hortense. En refermant mon livre, j'avais peur de perdre la sérénité qu'il m'avait apporté. Plusieurs jours après ma lecture, je peux dire que cet état de plénitude continue à m'habiter tout comme le roman À la lumière du petit matin.
Je remercie les éditions Michel Lafon et Agnès Martin-Lugand pour cette lecture.
Extrait du livre et notation
" Je commençais à comprendre que je me battais depuis trois ans pour des chimères auxquelles je ne croyais pas moi-même, uniquement pour me protéger de la réalité, de la vraie vie."
Je l'ai adoré moi aussi !
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