Les fauves de Ingrid Desjours

Les fauves de Ingrid Desjours

Parution le 13 octobre 2016

Editions Pocket

448 pages

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" Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! " À la tête d'une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l'État islamique, l'ambitieuse Haiko est devenue la cible d'une terrible fatwa.
Lorsque sa mère – célèbre journaliste politique – engage Lars pour la protéger, le militaire tout juste revenu d'Afghanistan a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit l'entière vérité sur ses activités ?
Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.

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Ce que j'en pense

Après Maxime Chattam et son dernier roman L'appel du néant, c'est au tour de Ingrid Desjours et son thriller Les fauves d'aborder le difficile sujet du terrorisme. Chacune à leur manière, ces deux histoires très noires m'ont fait vivre des émotions fortes.

Ingrid Desjours était psycho-criminologue avant d'être écrivaine. Ses connaissances en criminologie, Ingrid Desjours les emploie dans les intrigues de ses romans pour donner à ses lecteurs des sueurs froides difficiles à oublier.

Comme mes précédentes lectures de cette auteure, Les fauves a laissé une marque indélébile sur moi. Plusieurs mois après avoir refermé mon livre, je n'arrive pas à oublier l'histoire de Haïko Homoreanu.

Haïko a voué sa vie aux autres. Elle s'est jetée corps et âme dans le lourd combat que mène son ONG N.E.R.F à savoir la lutte contre le départ des jeunes français pour l'état Islamique.
La lutte menée par Haïko et ses collègues va prendre un tournant plus dramatique quand sa collègue et meilleure amie va être la victime d'une terrible mise à mort en plein Paris. Pour Haïko, il est hors de question de cesser ou tout du moins de réduire la cadence de la lutte qu'elle mène contre les terroristes. C'est affublée d'un garde du corps que la jeune femme va poursuivre sa route mais l'avenir qui l'attends va placer de nombreuses sources explosives sur son parcours.

Lars, ancien militaire, s'est reconverti dans la protection rapprochée. Rescapé physiquement mais pas indemne psychologiquement, il mène une lutte sans fin contre les démons qui le ronge de l'intérieur. Quand il va accepter la mission de protéger Haïko, il ne s'attendait pas à ce que ça soit aussi rude.

Les deux personnages principaux dépeints par Ingrid Desjours ont des personnalités très fortes qui sont marqués par leur douloureux passé. Seul ou individuellement, ils n'attirent pas la sympathie immédiate du lecteur mais l'auteure a su tirer le meilleur du pire et a réussi à rendre Haïko et Lars très intéressant.

L'intrigue tissée autour du duo principal est complexe et inspire beaucoup de questionnements et de doutes. Quand ils trouvent leurs réponses, c'est pour nous couper le souffle par des révélations saisissantes qui vont plongent l'histoire dans des contrées toujours plus sombres.

Le terrorisme est devenu une des plus grande peur des français depuis les attentats de Charlie Hebdo. Ingrid Desjours a joué sur les craintes de ses lecteurs en écrivant un thriller qui par sa proximité avec l'actualité de ces dernières années procure effroi et émoi.

Le contrat est rempli.
Les fauves continue à attiser les cendres de ma peur plusieurs mois après ma lecture. En signant ce roman, Ingrid Desjours confirme une nouvelle fois la grandeur de son talent d'auteure de thriller.

Extrait du livre et notation

" Les gens l'ignorent pour la plupart, mais l'armée est sûrement un des plus gros dealers du monde. Comment les militaires pourraient-ils résister sans être chargés à bloc ? Comment pourraient-ils accepter de tuer, de massacrer, de risquer leur vie à chaque instant sans une aide chimique ? Comment pourraient-ils continuer à courir malgré l'épuisement, la faim, la peur, un membre arraché, s'ils n'étaient pas complètement défoncés ?

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a chopé de jolies habitudes au front. Oui, ce soir il se dopera un peu aux amphètes, bien qu'il sache que ça ne lui réussit pas, qu'il y a toujours un prix à payer quand il fait ça."