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04 novembre 2016

Guerilla - Le jour où tout s'embrasa de Laurent Obertone











La guerre civile était inévitable.
Vivez l'Apocalypse des trois derniers jours de la France.

Dans une France proche et obscure, une descente de police dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément.

La cité s'embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose.

Forces de l'ordre, voyous, terroristes, responsables, journalistes, citoyens, tous sont submergés par le raz-de-marée du chaos.

Rapidement, réseaux électriques et hydrauliques tombés, faute d'approvisionnements, d'ordre, de moyens de communication, de transports et de secours, la déferlante gagne la campagne, la société vole en éclats et les villes sont la proie de violences, de pillages et de gigantesques incendies. Des terroristes, dépassés par les troubles, déclenchent des actions de grande ampleur depuis les terres, la mer et le ciel.

Privés de tout, livrés à eux-mêmes, les citoyens s'apprêtent à faire face au carnage.

Les événements décrits dans Guerilla reposent sur le travail d'écoute, de détection et les prévisions du renseignement français. Après deux ans d'immersion au contact d'agents des services spéciaux et des plus grands spécialistes de la terreur et des catastrophes, l'auteur du chef-d'oeuvre Utøya (l'affaire Breivik) et de l'enquête phénomène La France Orange Mécanique livre un roman météore ultra-réaliste et nous plonge dans le récit paroxystique de la guerre civile.





  • Guérilla - Le jour où tout s'embrasa de Laurent Obertone
  • Parution septembre 2016
  • Editions Ring
  • 414 pages
     
Avis de Marine

Avant de vous parler de ce livre choc qu'est Guérilla, je tiens à remercier Solveig et les éditions Ring pour leur confiance mais aussi la personne qui m'a conseillé cette lecture si particulière.

Quand j'ouvre mon dictionnaire à la lettre G et que je recherche la définition du mot guérilla, j'y trouve :

Guerre opposant des petits groupes de partisans et utilisant le harcèlement, les embuscades et autres coups de main.

Étonnante manière de dire que la France n'est plus le beau et grand pays que nous avons connu et que nos enfants ne connaîtront pas.

Certains diraient que les attentats et autres réjouissances font parties intégrantes de notre histoire et que le plan vigipirate a précédé à l'état d'urgence actuel.

Certes...

Mais ouvrons les yeux et reconnaissons et assumons que notre regard a changé le 7 janvier 2015 avec ce première attentat qui a voilé le regard de nombreux français. Le chemin qui mène à l'avenir « prédit » par Laurent Obertone s'est ouvert à nous. Il va progresser devant le regard impuissant du peuple français. Le 13 novembre 2015, les voies de ce chemin de l'enfer vont s'élargir pour continuer à semer mort et chaos. Ce qu'elles ont d'ailleurs continué à faire à Nice, Saint Étienne de Rouvray.

Et ce n'est que le début...

Après plusieurs années passées en immersion auprès du renseignement français, Laurent Obertone nous offre un aperçu de ce que pourrait être notre avenir très - trop – proche.

Dans la cité de la bien trop connue Courneuve, une provocation fera office d'allumette pour mettre le feu au poudre.

Un flic va laisser l'humain en lui prendre le dessus.
Des balles sont tirées, la mort est semée.
Le chaos est assuré.

Cette humanité laissée libre le temps de quelques tristes secondes sera la parfaite excuse pour soulever les esprits fanatiques qui prennent racine dans notre pays.

Là où ils passent, la France trépasse.

Un appel à se révolter contre ce peuple d'infidèles que nous formons va nous mener à notre propre mort.

Le respect et le vivre ensemble est une utopie dans cet avenir noir qui semble nous attendre.

Ici et ailleurs, notre pays n'est que flammes, cendres, sang, terreur.

Laurent Obertone nous livre dans sa réalité la plus crue les trois premiers jours de la guérilla qui ravage la France.
Chercher la sécurité et le bonheur dans cet enfer revient à chercher de l'eau dans le désert. Et pourtant dans toute cette noirceur qui colle à la peau et dont on ne peut se débarrasser, Laurent Obertone a réussi à laisser un mince filet d'espoir transpercer le voile d'horreur qui recouvre la France. Pour l'atteindre, il faut vivre avec impuissance et émotions la guerre civile qui s'est emparée de notre pays. Il faut assister à l'impuissance des forces françaises, à la confusion des médias, à la destruction de nos villes et aux exécutions violentes et gratuites de nos compatriotes.

La cause de tout cela a un petit nom tout doux : terroriste.

Mettez ce nom au pluriel, saupoudrez le dans nos communes, armez le et vous aurez votre avenir.

Ce livre fait peur.

Les librairies le fuient mais les lecteurs eux tremblent mais s'y confrontent. On a peur, on crie, on s'indigne mais on comprend en le lisant que la fin d'une ère est proche. Et que c'est à nous de faire que la nouvelle ne soit pas celle annoncée par Laurent Obertone.

Chers lecteurs qui lisez cette « critique  » , procurez vous ce livre. Indignez vous et faites comme moi, parlez en autour de vous. Cette lecture vous mettre mal à l'aise et vous effraiera.

Tenez vous prêt et affrontez ce triste film que Laurent Obertone fera défiler devant vos yeux.

Une fois que ce sera fait, réfléchissez et agissez !


Extrait du livre  

" Je vais te dire ce qui se passe. Il n'est plus question de l'habituelle petite guerre entre touristes et terroristes. La folie est lâchée dans les rues. Cette nuit tout sera pillé, détruit, sans distinction ni logique. Les itinérants et assimilés s'en donneront à cœur joie. Les petits Blancs des villes ont pris fait et cause pour ces malheureuses victimes de la société, comme nous le leur avons appris. Les petits Blancs des champs se tairont et attendront, parce qu'ils ne savent faire que cela. Pendant ce temps, le terrorisme va donner tout ce qu'il a, de peur de se faire voleras terreur et son chaos. Tous les employés qui font que ce pays tourne ne vont pas risquer leur peau pour leur travail de merde. Ils resteront chez eux. Il n'y aura plus de transports, de service, de communications, d'approvisionnements. Tous les circuits seront coupés. Finis les médicaments, la nourriture, le gaz, l'essence, l'eau potable, l'électricité, Internet, le téléphone, les secours, la police... Tout va s'effondrer. La ville va prendre feu. Des incendies gigantesques, puisqu'aucun pompier ne fera plus son travail, puisqu'aucun flic ne fera plus respecter la moindre loi. Ils seront livrés à eux-mêmes, ou affectés à des postes stratégiques prioritaires, qui ne consistent plus qu'à protéger les gens comme nous. Ailleurs, ce sera chacun pour soi. La rue est déjà livrée aux tirs, aux couteaux et aux flammes. Les moutons se terreront chez eux, où chercheront à fuir. Quant à nous, qui parlions hier de la France, parce que nous avions besoin de sa sueur pour payer nos orgies, nous devons l'abandonner au plus vite. Nous seuls en avons les moyens."
Elle avait objecté, sans vraiment y croire, que la force publique était puissante, et qu'elle pourrait reprendre le contrôle du terrain. Lorenzino s'était emporté.
"Mais réveille toi! L'Etat c'est quoi ? Trois cents milles fonctionnaires à peine, éparpillés dans des casernes et des commissariats, de par le pays. Cette force est dissuasive en un point précis, sûrement pas quant les adversaires sont des millions, et qu'ils se soulèvent le même jour, dans des centaines de villes et des milliers de quartiers, au sein même des corps constitués. Et tu sais trés bien qui gouverne. Tu sais très bien que ces institutions ne sont qu'une fiction. Tu sais très bien que ce pays est totalement castré. Tous ceux qui ont un semblant de responsabilités sont terrorisés par nos menaces. Personne ne fera rien, mets toi bien ça dans la tronche. N'oublies pas que je connais les meilleurs, à la sécurité intérieure. Ils n'ont pas joué aux cartes, ces dernières heures. Ils savent. Demain ce sera la panique totale, la majorité des habitants de ce pays violeront les lois pour se procurer des biens de premières necessités, en vue du chaos qui vient, qui est là. Ce sera la fin de toutes hiérarchies, de toutes les disciplines, de toutes les organisations, de toutes les confiances. Tout sera plié en trois jours. Les événements sont en marche, invincibles, et d'heure en heure feront de ce monde une chose qui n'a jamais été. Nous venons de perdre tout le pouvoir que cette société virtuelle a bien voulu nous concéder. Tout va cesser de faire illusion. Les comptes en banques seront vaporisés. Le papier va perdre toute sa valeur. Puis l'argent, les nombres, les lois, enfin les valeurs elles-mêmes vont disparaître. Ce sera la fin de la morale et la fin du verbe. Homo sapiens ne sera plus une espèce protégée. Tout ce qui comptera dans ce monde, ce sera la peur et les armes. Ce n'est plus une probabilité, c'est une certitude. Le miracle a pris fin. La France n'existe plus"."
  
Note de Marine


Sur une échelle de un à cinq, à combien noteriez vous la guerre civile qui se profile à l'horizon?  

Personnellement, je ne peux pas quantifier la destruction d'un pays.
Mais l'absence de notation ne doit pas vous empêcher de lire ce livre choc.



6 commentaires:

  1. Ca a l'air d'etre un livre vraiment poignant, différent de ce que je lis habituellement mais qui a l'air de faire beaucoup réfléchir

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    1. Il bouleverse et prends aux tripes. Mais effectivement, il pousse à la réflexion.

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  2. Une lecture qui fait réfléchir et qui secoue, apparemment.

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  3. Avec le contexte actuel, ce livre a de quoi faire peur. Je le note, car il fait sans doute partie de ces œuvres qui nous font longuement réfléchir sur nos actes. Il peut être très intéressant !

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